Sur les traces des soldats creusois

Vendredi 30 novembre, Valérie Simonet, Présidente du Département, a inauguré, en présence d’élus et de représentants des associations de combattants et victimes de guerre l’exposition réalisée par l’Unité Patrimoine et Paysages du Département, sur les plaques funéraires des soldats creusois tombés lors de la Grande Guerre.

« C’est un moment particulier que nous vivons en 2018 », a déclaré Valérie Simonet, lors de l’inauguration de l’exposition sur les plaques funéraires des soldats creusois, faisant référence au Centenaire de la Grande Guerre. « Nous sommes tous touchés par ce devoir de mémoire ». Par cette exposition, le Département accomplit son rôle de passeur de mémoire.

Depuis 2016, dans le cadre du Centenaire de la Première Guerre mondiale, le Conseil départemental et l’Unité Patrimoine et Paysage ont mené, à travers les 275 cimetières du département, un travail d’inventaire afin de recenser les plaques funéraires des soldats creusois, tués au cours de ce conflit. Ce travail a permis de faire apparaître une très grande diversité de plaques en porcelaine et autres matériaux, comme la pierre, le métal, ou la résine. Commune par commune, cimetière par cimetière, nos deux collaborateurs du Conseil départemental, Eglantine Pacquot et Pierre Pinaud, ont recensé les plaques de ces soldats « Mort pour la France ». Au total, ce sont près de 1 586 plaques qui ont été recensées, dont 610 en porcelaine. Des plaques uniques, lourdes de sens, d’une grande diversité, colorées ou unies, résultant du savoir-faire d’artisans, souvent locaux.

« Nous avons beaucoup de chance de ne pas avoir vécu ce conflit »

A travers l’exposition de ces plaques, c’est un hommage individuel rendu à chaque Creusois tombé pour la France. Un hommage à Jean-Félix, à Albert, à Théodore, à Marcel, à Jules, à Léonce. Un hommage à ces pères, à ces époux, à ces fils, parfois à peine âgés de 20 ans, mais qui ont donné leur vie dans ce conflit meurtrier, pour défendre leur famille, leur Patrie.

Cette Grande Guerre a été pour la Creuse une véritable hécatombe avec 10 941 morts, un chiffre qui place le département parmi les plus touchés du pays, avec une perte de 4,7% de sa population. Cette perte a laissé une empreinte profonde dans les consciences.
Ainsi, dans les communes creusoises, comme partout en France, on a multiplié l’édification de monuments aux morts, et de nombreuses familles ont décidé de faire réaliser des plaques funéraires à la mémoire de leurs proches, qu’elles ont apposées sur les caveaux familiaux. « Nous avons beaucoup de chance de ne pas avoir vécu ce conflit  », a reconnu Valérie Simonet. « Cette exposition, c’est notre pierre à l’édifice, un outil simple pour rendre hommage. »

A cette exposition itinérante composée de 25 panneaux s’ajoute un ouvrage de 48 pages dans la collection « Chemin faisant  » des éditions « Patrimoine de la Creuse » du Conseil départemental. L’ensemble du projet a même été labellisé « Mission Centenaire ». Au fil des pages, on découvre ou redécouvre la diversité des éléments recensés (représentations, photos, épitaphes), le parcours des soldats creusois ou encore les batailles les plus meurtrières pour ces derniers.

Ce travail mémoriel a été salué par Jean Martin, Président de la Section creusoise de la Société des Membres de la Légion d’Honneur : « C’est une idée remarquable. Je crains qu’il ne suffise pas d’espérer, mais qu’il faille encourager les élus, les maires, à tenir compte de ce patrimoine, pour que l’on puisse le garder  ».

L’exposition est à découvrir tous les après-midis, jusqu’au 14 décembre, dans la chapelle de l’Hôtel du département à Guéret. L’ouvrage Plaques funéraires des soldats creusois est, quant à lui, disponible à la vente dans toutes les librairies et maisons de la presse creusoises.

Publiée le 4 décembre 2018
 
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